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Biodiversité, un nouveau récit à écrire

Analyse de livre

Depuis l’adoption de la Convention de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la diversité biologique, lors du sommet de la Terre, à Rio, en 1992, les atteintes à la biodiversité font l’objet de nombreux débats. Jacques Blondel, spécialiste de l’écologie des oiseaux au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), explicite dans ce livre les origines du concept de biodiversité et ses enjeux qui, comme le rappelle dans sa préface Pierre-Henri Gouyon, ont eu du mal à faire leur chemin dans le monde universitaire en France.

BLONDEL Jacques, « Biodiversité, un nouveau récit à écrire », éditions Quæ, octobre 2020, 208 p.

Dans son introduction, Jacques Blondel précise que son essai envisage, dans ses trois chapitres, l’urgence biologique liée à l’érosion de la biodiversité dans ses dimensions écologiques et éthiques. Il s’intéresse au biologique en tant que « vivant non humain », la nature étant la part du monde que l’homme n’a pas créée, en principe autonome, par opposition à la culture qui, elle, relève de l’humain. Toutefois, tout discours sur la biodiversité doit tenir compte des dommages que celui-ci fait subir à la nature.

Le premier chapitre est un rappel historique de la très courte tranche de l’histoire du vivant, 5 à 7 millions d’années sur 3,8 milliards, qui a vu l’apparition des humains et leur conquête de la Terre, selon une « dialectique Malthus-Darwin » (l’évolution darwinienne repoussant toujours plus la limitation malthusienne des res...