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Avatar, vous avez dit avatar ?

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 365, juillet-août 2010

En 1996, Chantal Lebrun avait analysé, dans les colonnes de Futuribles, la confusion croissante entre le réel et le virtuel. Elle constatait alors que le virtuel entrait progressivement dans les « univers » quotidiens et que, déjà, la frontière avec le réel avait tendance à se brouiller.
Presque 15 ans plus tard, cette question est, selon l’auteur, plus que jamais d’actualité, comme le révèle le dernier film du réalisateur américain James Cameron, Avatar. Ce film d’animation en trois dimensions se déroule en l’an 2154 sur la planète Pandora, qui regorge de ressources naturelles. La population autochtone, les Na’vis, y vit en symbiose avec l’environnement, mais est menacée par les humains, qui cherchent à exploiter un gisement de minerai situé sous leur « arbre-maison ». Afin d’entrer en contact avec les Na’vis et de les convaincre de partir, les Terriens mettent au point des créatures mi-Na’vis, mi-humaines, contrôlées à distance par un humain. Le héros du film, Jake Sully, un marine paraplégique, s’approprie l’un de ces corps, et finit par s’identifier aux Na’vis.
À travers les aventures vécues par ce personnage et les choix qu’il est amené à faire, c’est finalement la question de la mutation de l’identité qui se pose ici, selon Chantal Lebrun. Et, s’interroge-t-elle, la lutte décrite par Avatar entre un « vieux » monde à l’agonie et un univers irréel et idéalisé ne symbolise-t-elle pas le choix identitaire que l’humanité sera, tôt ou tard, amenée à faire ?

#Cinéma #Multimédia #Virtuel