Revue

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Deep fakes : nouveaux générateurs de doutes ?

Depuis son apparition à grande échelle dans le courant de l’année 2017, la technologie de permutation intelligente des visages, dite deep fake, crée une importante agitation dans les médias, certains commentateurs n’hésitant pas à la présenter comme la nouvelle grande menace pour les démocraties. Plusieurs exemples de vidéos truquées ont effectivement suscité des inquiétudes quant à l’avenir de la crédibilité de toute communication médiatique, alors que les images, à l’heure des fake news, faisaient encore rempart, du moins partiellement, contre la perte de confiance généralisée. En avril 2018, une annonce publique de Barack Obama attaquant sans vergogne le nouveau président sur sa bêtise a ainsi attisé ces inquiétudes, tant par le réalisme de la production que par l’écho qu’elle a trouvé auprès d’un public crédule. Publiée sur YouTube, la vidéo a accumulé plus de six millions de vues sur la plate-forme. Pourtant, elle était clairement identifiée comme étant un faux par le cinéaste américain Jordan Peele qui l’a réalisée. Son objectif, comme d’autres activistes sensibles à cette problématique, était justement de mettre en lumière les risques liés à ces nouveaux procédés.

Mais qu’est-ce qu’un deep fake ?

Un deep fake est un produit de communication, généré par des algorithmes autoapprenants qui analysent le contenu de vidéos existantes d’un sujet, pour en isoler les éléments sonores le distinguant, ainsi que les expressions faciales correspondantes, avant de reproduire par modèle 3D la partie inférieure du visage de ...