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Google au Ghana : quelles perspectives pour l’IA en Afrique ?

Moustapha Cissé, sénégalais, est le jeune directeur du premier laboratoire de recherche spécialisé en intelligence artificielle (IA) ouvert par Google en Afrique, au Ghana, en avril 2019. La multinationale possédait déjà plusieurs entités de ce type à l’étranger, mais aucune sur le continent africain. Sous la direction de M. Cissé, chercheurs en algorithmique et éditeurs de logiciels devraient travailler à temps plein dans ce nouveau lieu dédié à l’innovation. L’unité se veut ouverte au sang neuf et hétérogène, puisqu’elle prévoit des partenariats conséquents avec des universités de tout le continent : Kenya, Nigeria ou encore Afrique du Sud [1].


Moustapha Cissé, PDG du laboratoire de Google au Ghana (photo issue du site Socialnetlink, 15 avril 2019).

Cette initiative de Google est présentée comme une « petite révolution technologique » en Afrique. Mais qu’en est-il véritablement ?

Certes, l’équipe multiculturelle du laboratoire a pour ambition de répondre de manière innovante aux enjeux spécifiques de la région, si ce n’est de l’Afrique tout entière. Parmi les projets mis en avant, la volonté d’améliorer les systèmes de production agricole témoigne notamment de la singularité de certains pays d’Afrique pour qui l’agriculture représente encore jusqu’à 80 % du produit intérieur brut. De même, l’usage de logiciels linguistiques, augmentés par l’intelligence artificielle, pourrait être une réponse à la pluralité des langues vernaculaires et faciliter les échanges entre différentes ethnies. Au Ghana, seulement, 250 langues différentes sont parlées sur le territoire. Les créateurs du laboratoire envisagent aussi d’appliquer l’intelligence artificiell...