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La robotisation de l’industrie japonaise : un modèle à imiter ?

En octobre 2018, Fast Retailing, la société mère d’Uniqlo, annonçait la réouverture d’une de ses usines à Tokyo, avec comme nouvelle particularité d’y avoir pour employés 90 % de robots. Ce faisant, la compagnie espère doubler son chiffre d’affaires et, en cas de succès, étendre cette robotisation à l’ensemble de ses entrepôts. Mais cette automatisation ne répond pas seulement à un simple appât du gain. Fast Retailingsouhaite aussi faire face aux transformations profondes de la société japonaise [1].

Le Japon est en effet confronté à un grave déclin démographique. Avec moins d’un million de naissances en 2017 [2], ses baby-boomers retraités, ou encore l’absence totale d’immigration, le pays semble condamné à une diminution drastique de sa population, active notamment. Cette dernière devrait passer de 69 millions en 2030 à seulement 52 millions d’ici 2050, privant l’économie japonaise de main-d’œuvre. Pour répondre à ce défi, le gouvernement de Shinzo Abe a lancé dès 2013 sa « Stratégie de revitalisation du Japon », avec pour ambition de donner au pays le statut de « grande nation de la robotique ». Ainsi, Fast Retailing n’est qu’un exemple d’automatisation parmi d’autres, comme en témoignent les succès de Mitsubishi Electrics [3], l’entreprise Glory [4] ou encore Asahi Breweries [5].

Grâce à cette impulsion politique forte, le Japon s’est aussi imposé comme un des leaders du secteur. En 2018, le pays fournit 52 % de l’approvisionnement mondial en robots manufacturiers et ne compte pas s’arrêter là. Le gouvernement prévoit d’investir près d’un milliard de dollars US d’ici 2020 pour contribuer à l&rs...