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Séismes, tsunamis, éruptions : des progrès dans leur détection ?

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Les tremblements de terre, qui sont parfois la cause de violents tsunamis lorsque leur épicentre est en mer, et bon nombre d’éruptions volcaniques ont souvent fait des victimes et des dégâts considérables, et ces phénomènes demeurent encore très souvent imprévisibles. Le tremblement de terre survenu à Lisbonne le 1er novembre 1755, dont l’épicentre se trouvait dans l’Atlantique, à 200 km au large de la côte, a marqué l’histoire du Portugal. Suivi par un violent tsunami, il détruisit presque totalement sa capitale dont le centre fut submergé par des vagues de 5 à 15 mètres de haut, et fit 60 000 victimes. Voltaire fit écho à cet événement dans son Poème sur le désastre de Lisbonne (1756) et dans Candide (1759), et en tira des enseignements philosophiques.

Quant au séisme du Tohoku au Japon, de magnitude 9, survenu en mars 2011 au large de la côte du Pacifique, il fut suivi par un tsunami qui ravagea la région et fut, à lui seul, responsable de 90 % des 16 000 victimes. Malgré une alerte, il provoqua la catastrophe nucléaire de Fukushima, les installations de secours de plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire et le réseau électrique furent détruits par les vagues.

Peu de progrès ont été réalisés dans la mise au point des techniques permettant de détecter un séisme au fond de l’océan et d’envoyer simultanément une alerte à longue distance. Des sismomètres peuvent être posés sur le fond de l’océan mais, outre qu’ils sont coûteux à installer et qu’ils doivent être entretenus, ils sont fragiles et ne peuvent pas diffuser des données en temps réel. Des bouées baptisées MERMAID (Mobile Earthquake Recorder in Marine Areas by Independent Divers), pouvant s’immerger et être équipées d’hydrophones, peuvent détecter des bruits dans l’eau d’origines diverses, comme ceux provenant de vibrations lors d’un séisme. Mais ces bouées sont peu nombreuses.

Les océanographes et les sismologues ont jeté leur dévolu, depuis plusieurs années, sur les câbles de télécommunication sous-marins. En effet, posés sur le fond des océans, leur emplacement est fixe, et ils transmettent des informations et des données dans des fibres optiques en véhiculant de l’énergie pour les amplifier dans des répéteurs installés environ tous les 70 km. Pour capter un signal et transmettre à distance une alerte de risque de tsunami, il suffirait d’installer, dans des répéteurs, des capteurs de déplacement du fond de l’océan, de variation de la pression de l’eau et de la température ; les fibres transmettraient à longue distance des signaux d’alerte captés à terre [1]. Ces câbles peuvent aussi contribuer à mieux comprendre l’augmentation de la température de l’eau en profondeur provoquée par le réchauffement climatique.

Craignant une répétition de la catastrophe de 1755 — la région des Açores étant critique car...