Revue

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Le temps partiel diminue, une normalisation ?

La part des actifs occupés à temps partiel baisse en France depuis 2015, grâce à l’amélioration de la situation de l’emploi. Elle s’établit à 17,3 % en 2022 selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), contre 19,7 % en 2014, et elle est revenue à son niveau du milieu des années 1990. Il s’agit d’un retournement important de tendance : l’essor du temps partiel a en effet été l’une des grandes transformations du travail des années 1970 et 1980. Entre 1975 et 1998, le taux a été multiplié par deux, augmentant de 8,3 % à 18 %. Le passage aux 35 heures l’a rendu moins intéressant et il s’est stabilisé ensuite jusqu’au milieu des années 2010. Pas moins de trois millions de postes supplémentaires de ce type ont été créés entre le début des années 1980 et 2015, mais depuis quelques années, c’est l’emploi à temps complet qui progresse.

© Centre d’observation de la société.

Évolution du taux d’emplois à temps partiel (en %)

Source : INSEE.

L’évolution du taux moyen d’emplois à temps partiel masque des évolutions opposées selon les sexes. Chez les femmes, il culmine dès la fin des années 1990. À l’époque, une sur trois est concernée. Il diminue très nettement à partir du milieu des années 2015 pour atteindre 26,5 % des femmes en 2022. Le taux de temps partiel progresse en revanche lentement chez les hommes : ils sont désormais plus de 8,4 % à être concernés, soit deux fois plus qu’au début des années 1990. Malgré cela, ce type de poste reste aux trois quarts féminin.

© Centre d’observation de la société.

Évolution du taux d’emplois à temps partiel selon le sexe (en %)

Source : INSEE.

Le temps partiel regroupe des réalités très contrastées, de l’emploi occupé faute de mieux en attendant un temps complet, au temps partiel choisi pour se consacrer à d’autres activités que le travail. En moyenne, un quart des salariés à temps partiel déclarent souhaiter travailler davantage et sont considérés comme étant en situation de temps partiel « subi », selon l’INSEE. Ce chiffre sous-estime le phénomène car une partie des person...