Ce livre est le fruit de la collaboration entre Cyrille P. Coutansais, directeur du département recherches du Centre d’études stratégiques de la marine (CESM), et Guillemette Crozet, datadesigner et cartographe. Il a comme ambition de proposer une infographie sur les grands enjeux contemporains liés au monde marin. De fait, la mer est devenue depuis quelques décennies un espace vital pour toute l’humanité, pour des raisons autant stratégiques qu’économiques et surtout environnementales, tant est grande l’ampleur de ses services dits écosystémiques.
Pour traiter ces enjeux de manière attrayante, les auteurs ont structuré les thèmes traités autour de six grands axes de fonctions sociétales : naviguer, échanger, vivre, dominer, rêver et protéger. Dans chaque chapitre, sept aspects sont explorés sous la forme de textes courts, de quelques chiffres-clefs, et de graphiques et schémas colorés. Cette forme de présentation est réussie car couleurs et mises en page changent selon les sujets traités, ce qui stimule l’attention, avec des titres accrocheurs tirés de la bande dessinée ou du cinéma (« La croisière s’amuse » ; « Coke en stock » ; « Pièges en haute mer »…).
En introduction, Cyrille P. Coutansais insiste sur les deux facteurs qui vont structurer de plus en plus l’évolution de la mer : la géopolitique et l’environnement. En matière de géopolitique, il note que le réarmement naval ne touche pas que l’Asie : il est une préoccupation majeure de nombreux pays avec la fin de la Pax americana, notamment sur les mers, même si les États-Unis conservent un rang inégalé sur le plan naval, particulièrement en termes de projection de forces sur tous les océans. Le second défi est celui des effets du changement climatique sur la mer, surtout que cette évolution s’accompagne des conséquences des pressions croissantes des activités maritimes : manque d’oxygène, érosion de la biodiversité, pollutions multiples dont la plus médiatique actuelle est celle du plastique. Il apparaît clairement qu’il reste indispensable de continuer à œuvrer à la construction d’une « Constitution maritime mondiale », afin que les mers puissent continuer à jouer pleinement leurs fonctions bénéfiques.
