La marche vers la neutralité climatique

Depuis 1995 et le début de prise de conscience qu’un changement climatique menaçait notre planète, les pays ayant signé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se réunissent chaque année pour négocier et discuter des mesures à adopter afin d’enrayer ce processus. Ces conférences des parties (COP) débouchent rarement sur des accords d’envergure ou faciles à mettre en œuvre. Parmi les exceptions, celles de Kyoto en 1997 et Paris en 2015 ont marqué les esprits, les États signataires s’étant engagés sur une série de mesures visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre — identifiées comme moteur principal du réchauffement climatique. La dernière COP, la 28^e, qui s’est tenue à Dubaï fin 2023, a suscité des réactions très antagonistes suite à l’inscription, dans l’accord final, d’une « transition hors des énergies fossiles ». L’avenir dira, plus ou moins rapidement, si c’est un vœu pieux ou si les États signataires vont se mettre en mouvement pour organiser concrètement cette sortie des énergies fossiles. Si tel est le cas, le désinvestissement des fossiles ne se fera pas de la même manière ni au même rythme dans tous les pays, comme le montre cette analyse de Christian de Perthuis. La marche vers la neutralité climatique est un long processus, ainsi qu’en témoignent les 34 ans de travaux prospectifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et les scénarios climatiques pointant régulièrement la catastrophe annoncée. Mais face à cet objectif de sortie des énergies fossiles et d’atteinte de la neutralité climatique, quelles pourraient être les bonnes trajectoires ? Christian de Perthuis examine ici les diverses possibilités d’avancer dans cette voie selon le niveau de développement des pays concernés, les ambitions et le volontarisme affichés par les gouvernements, les freins relatifs à l’acceptabilité tant politique que sociale, etc.