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Compétitivité des énergies renouvelables électriques : le point de bascule ?

Quelques annonces emblématiques en 2016 ont mis en lumière la baisse drastique des coûts de projets d’électricité renouvelable. Que l’on pense à la centrale solaire au sol en Gironde, en France, à 105 euros par MWh (mégawattheure), au parc éolien offshore au large du Danemark à 72 euros par MWh, à la centrale solaire de 800 MW à Dubaï à moins de 30 euros par MWh, ou encore aux projets en Amérique latine : les annonces médiatiques de record de baisse de coûts se succèdent à grande vitesse.

La dynamique à l’œuvre semble irrésistible, et la division par deux des coûts moyens actualisés (LCOE, Levelized Cost of Energy) du solaire (PV, photovoltaïque) en être le symbole.

Coût moyen actualisé de l’énergie électrique (en dollars US de 2014 par kilowattheure)

Dans un contexte de transition énergétique partagé par de nombreux pays, notamment suite à la COP21 de Paris fin 2015 (conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques), et plus particulièrement en France pour atteindre les objectifs de la loi TECV (loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte) votée à l’été 2015 (40 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique en 2030, contre quelque 19 % en 2015), cette nouvelle compétitivité peut être cruciale dans la perception par les décideurs de la capacité à changer massivement et rapidement de système énergétique, en tout cas électrique. Car si ces coûts se situent encore au-dessus des prix de marché actuels (en Europe actuellement entre 30 et 50 euros le MWh), ce n’est pas tant cette comparaison avec des moyens largement amortis qui vaut, que la mise en perspective avec ceux à construire pour renouveler le parc actuel.

Il convient d’abord de rappeler que le prix de vente au consommateur [1] est la résultante des coûts de production et commercialisation, des coûts d’acheminement (transport et distribution) ainsi que des taxes. En France, ces coûts se répartissent à hauteur d’environ un tiers chacun. Dans la présente analyse, c’est la seule, mais principale, composante « énergie » qui est analysée.

Répartition des coû...