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L’essor du transport à la demande dans les territoires de faible densité

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Dans le domaine des transports, les idées, les expérimentations et les études de recherche existent depuis très longtemps, mais l’inertie de leur mise en œuvre est particulièrement forte, notamment dans le cas du transport à la demande (TAD).

Nombre de créations de services de TAD des années 1970 à 2005

N.B. : basé sur les dates de lancement des services.
Source :
Castex Élodie, Le Transport à la demande (TAD) en France : de l’état des lieux à l’anticipation, université d’Avignon et des pays de Vaucluse, thèse de doctorat de géographie, novembre 2007, p. 159.

Le transport à la demande est, à la différence du taxi, un transport public et relève donc des collectivités locales — que le service soit en régie ou sous-traité à des partenaires spécialisés tels Keolis ou Transdev. Le TAD est toujours un service de transport déclenché par la réservation par l’usager ; le déplacement peut être partagé avec d’autres usagers — comme un taxi collectif —, mais peut recouvrir des services assez différents :

  • un service plutôt de porte à porte, quand il est dédié aux personnes à mobilité réduite ;
  • des lignes virtuelles, déclenchées par la demande — avec horaires fixes ou variables —, avec des arrêts et un itinéraire prédéfinis, qui souvent rabattent les usagers des zones périurbaines sur les points de transports publics urbains classiques ;
  • des TAD « zonaux » qui peuvent adapter le déplacement — au départ comme à l’arrivée — au besoin de l’usager, dans une zone limitée à une ou deux rues parallèles au trajet prévu pour la ligne.

Le service subventionné par les pouvoirs publics est bien moins onéreux que l’offre privée de taxis ou de VTC (voiture de transport avec chauffeur). Une thèse sur le sujet recensait 615 services de transport à la demande — sur une base communale — en France, en 2005, dont 27 % étaient dédiés à un public cible, TAD social ou pour personnes à mobilité réduite — le recensement est presque exhaustif, puisque les auteurs estiment que seuls 10 à 20 services pourraient manquer. Les 452 autres services sont des TAD dits généralistes, c’est-à-dire qu’ils s’adressent à tous mais la plupart du temps dans une zone géographique limitée et très souvent de faible densité. Cette thèse, certes ancienne, est le seul bilan rétrospectif de ce qui existait en termes de transport à la demande entre 1970 et 2005. La moitié des TAD recensés étaient à destination du centre-ville.

En 2005, seules un peu plus de 7 000 communes étaient desservies par un TAD — 20 % des communes métropolitaines —, mais seulement la moitié pour des publics cibles. Le record en nombre de services était détenu par la ville de Paris, qui proposait cinq services, trois pour les personnes à mobilité réduite, et deux plus généralistes pour desservir la nuit et le week-end les plat...