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Investissements en Méditerranée : percée des BRICS et rotation sectorielle

Les investissements directs étrangers (IDE) dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranéen (PSEM) [1] ont été relativement encourageants pour l’année 2012. Celle-ci serait même la quatrième meilleure année de la décennie passée, selon la dernière étude publiée par ANIMA Investment Network, la plate-forme chargée de suivre le développement du climat des affaires et la croissance des investissements dans la région.

Après avoir été à la marge de la carte des IDE dans le dernier tiers du XXe siècle, ces pays ont su devenir plus attractifs au début des années 2000, avec une forte accélération enregistrée jusqu’en 2006. Même si la Turquie et Israël attirent près de la moitié des IDE dirigés vers les PSEM, l’Égypte et le Maroc ont été capables d’en attirer de plus en plus. Malgré un contexte politique et sécuritaire incertain, et une situation économique mondialement dégradée, les PSEM sont donc parvenus à réaliser des performances honorables en 2012. Derrière les chiffres, plusieurs messages émergent de l’étude ANIMA :

– Les PSEM ne polarisent que 2,6 % des IDE mondiaux en 2012 (contre 4,2 % en 2006, année record, et une moyenne de 3 % environ de 2007 à 2011).

– Si les flux depuis l’Europe restent prédominants, ils baissent en tendance, tout comme ceux en provenance des États-Unis et du Canada. En revanche, les pétrodollars des monarchies du Golfe contribuent à doper la dynamique des IDE vers les PSEM. En 2012, il est même significatif de noter que ce sont les BRICS (Chine, Inde et Brésil notamment) qui ont investi les plus gros montants dans la région, confirmant ainsi le développement de leurs relations économiques.

– La part des joint ventures et des partenariats augmente, traduisant une approche à la fois prudente des investisseurs étrangers mais également une tendance plus manifeste des acteurs nationaux à participer aux négociations et aux opérations en 2012.

– Les IDE se positionnent sur des secteurs davantage porteurs en termes d’emplois et de croissance inclusive (socialement et territorialement) pour les PSEM : c’est le cas de l’industrie, de la santé et de l’agroalimentaire. Les crises politiques ont sans doute favorisé ces changements sectoriels en 2012, car avant la vague des révoltes arabes, ce sont les secteurs du BTP (bâtiment et travaux publics), de l’énergie et des banques qui furent les cibles premières des IDE. Des domaines dans lesquels, selon ANIMA, les retombées étaient faibles pour les populations locales et l’ancrage bien trop centré sur la seule capitale ou ville principale.

Source : Mediterranean Attractiveness 2012: 4 Lessons from the Crisis », ANIMA (ANIMA Briefing), mars 2013. URL : http://www.animaweb.org/uploads/bases/document/Ain_ANIMA_Briefing_March_13_18-3-13.pdf



[1] Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie, territoires palestiniens, Tunisie et Turquie.

#Développement économique #Investissements étrangers #Pays méditerranéens