Revue

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L’alimentation sacrifiée par les ménages modestes européens ?

La crise économique, parce qu’elle touche directement les ménages ou qu’elle les incite à plus de prudence, a entraîné une baisse de leur consommation plus ou moins marquée selon les secteurs. Si les secteurs déjà en crise sont les plus touchés, les dépenses alimentaires restent elles aussi très moroses. Surtout, de nouveaux comportements d’achats alimentaires apparaissent chez certains ménages, en France et dans d’autres pays européens.

En France, selon les données de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), le niveau de vie médian a augmenté d’à peine 0,4 % (en euros constants) en 2009, contre 1,4 % par an en moyenne entre 1996 et 2008. Et les ménages déjà précaires sont les plus touchés : le niveau de vie des 10 % des ménages les plus modestes a diminué de 2,1 % depuis 2009 [1].

Depuis le début de la crise économique, les ménages restent donc très prudents dans leurs dépenses : en 2011, la dépense de consommation totale des ménages français n’a augmenté que de 0,3 % en volume, contre 2,3 % en 2006 et 2007 [2].

Les dépenses alimentaires ont quant à elles augmenté de 1 % en 2010 et 2011, contre 1,6 % en 2007. Mais cette hausse est en partie imputable à celle des prix alimentaires de grande consommation, qui ont augmenté de 1,9 % en France entre mai 2011 et mai 2012, soit autant que l’année précédente [3]. Selon l’observatoire Familles rurales, en 2011, les prix des produits alimentaires « premier prix » ont augmenté de 8 %, contre 4 % pour les marques de distributeu...