Revue

Revue

Industries en Europe

Schéma général d’aménagement de la France, « Industries en Europe », TRP, 46, décembre 1973, 311 p.

Ce document ne constitue pas par lui seul un travail de prospective, même et surtout lorsque l’examen des branches industrielles s’engage dans la recherche de leurs évolutions futures. Cet ouvrage, parmi d’autres qui lui sont parallèles, n’est qu’une contribution, dans un domaine certes fondamental, à l’élaboration de scénarios européens d’aménagement du territoire.

L’étude de l’évolution de l’industrie se fait dans le cadre des branches d’activité, qui paraît le plus opératoire à cet égard. Le choix des branches a été fait non pas dans un souci d’exhaustivité, ni de représentativité mais de mise en évidence des principaux mécanismes et processus d’évolution. On a cherché en particulier à recouvrir un éventail de situations à l’égard des potentialités d’innovation et d’indépendance technologique, de la résistance aux importations extérieures et de la capacité de pénétration des marchés extérieurs. C’est dans cet esprit qu’ont été choisies les branches suivantes :

  • Le papier et la pâte à papier
  • La construction électrique
  • La sidérurgie
  • Les industries anti-pollution
  • L’automobile
  • Le traitement et le transport de l’information
  • La construction aéronautique
  • Les machines-outils
  • La construction navale
  • Le textile

Pour chacune des branches étudiées, il ne s’agit ni d’une étude complète, ni d’une monographie au sens habituel du terme. Conformément à la méthode prospective utilisée, on s’est efforcé de mettre en relief les éléments dynamiques de la branche considérée. Pour ceci il faut rechercher non seulement les tendances profondes de son évolution, mais surtout les éléments de déséquilibre, de tensions et de conflits, qu’ils soient internes à la branche ou qu’ils résultent de sa confrontation au monde extérieur ; ce sont en effet ces éléments qui empêchent l’histoire de la branche de se dérouler dans le simple prolongement de ses tendances passées, et qui lui imposent les transformations et les mutations qu’il importe à la démarche prospective de déceler.

Ces éléments de distorsion peuvent être spécifiques à la branche ; dans d’autres cas, ils résulteront de la rencontre entre les caractéristiques spécifiques de la branche et les éléments généraux d’évolution de la société contemporaine. C’est à ce titre qu’il est justifié de considérer systématiquement un certain nombre d’éléments tels que la situation de la branche en Europe par rapport à l’ensemble du monde, la structure de la production en Europe et son évolution, les liaisons financières des principales firmes, les relations avec les États ; une attention particulière est accordée aux problèmes de localisation et aux aspects spatiaux en général ; cela se justifie non seulement par les préoccupations d’aménagement du territoire dans lesquelles s’insère ce travail, mais aussi parce que les aspects spatiaux et, en particulier, les stratégies spatiales constituent des révélateurs privilégiés des structures sociales et de leurs mutations.