Les 1er et 2 décembre 2022 s’est tenue dans les locaux de Futuribles International une nouvelle session de la formation « Futurs de villes. Les villes et leurs acteurs au défi des transitions », animée par Isabelle Baraud-Serfaty, économiste et urbaniste, directrice d’Ibicity. Comme lors de la session précédente, les différentes interventions ont apporté des éclairages thématiques sur quelques-unes des nombreuses facettes de la ville et de la fabrique urbaine aujourd’hui et demain.
Les résumés de ces interventions ont été rédigés par Quentin Bisalli et ne visent en aucun cas à reprendre l’intégralité des propos exprimés : il s’agit ici de garder trace de la spécificité de leur approche. Ces résumés n’engagent pas les intervenants, qui ne les ont pas lus avant publication, et les illustrations en exergue ont été, sauf exception, choisies par Futuribles. Cet article porte sur l’intervention de Florian Dupont (cofondateur de Zefco, l’atelier de la ville en transition), consacrée à la transition écologique des villes.
Prendre la mesure du changement climatique
Florian Dupont a commencé son intervention en soulignant que le principal problème auquel se confrontent les sociétés pour véritablement engager des politiques à la hauteur des enjeux climatiques n’est pas tant l’existence d’une minorité climato-sceptique que la prise de mesure de l’ampleur du changement climatique : les transformations nécessaires supposent d’être radicales. Le seuil de concentration de CO2 dans l’air avant emballement du système climatique [1] est dangereusement proche : si rien n’est engagé, il sera franchi à l’horizon 2040-2045. Et les conséquences sont aussi nombreuses que délétères : effondrement des écosystèmes, perte de productions agricoles, pénuries d’eau, inondations et submersions marines, etc. Le graphique ci-dessous représente les différents risques clefs pour l’Europe et leur niveau selon l’ampleur du réchauffement climatique (en ordonnées), en cas de politiques d’adaptation faible à moyenne.
Risques clefs pour l’Europe en cas d’adaptation faible à moyenne
Source : Zefco / formation Futurs de villes, 1er décembre 2022.
Contrôler le changement climatique n’est pas compliqué techniquement : il suffit d’émettre moins de gaz à effet de serre (GES). Sur le plan social, l’équation est beaucoup plus complexe car elle suppose une transformation radicale des habitudes de l’ensemble des acteurs. Or, l’ambition des accords de Paris de 2015, très verticale et descendante, ne s’est pas encore accompagnée de l’indispensable mise en œuvre nationale, et encore moins locale.
L’exemple de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est à ce titre frappant. Le calcul est simple : à l’horizon 2030, elle suppose une baisse de 50 % des émissions de ...
