Revue

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L’essor des batteries de réseau

L’électricité se stocke mal, surtout en grande quantité. Pourtant, à l’échelle de réseaux électriques nationaux, le stockage existe depuis longtemps. Le procédé traditionnel de stockage de l’électricité connectée au réseau pour l’équilibrer est le pompage pour stockage hydroélectrique. Il s’agit de remonter de l’eau d’une retenue d’eau ou d’un lac de faible altitude à un lac plus haut pour pouvoir turbiner l’eau quand on en a besoin. Ce mode de stockage représente 90 % du stockage électrique mondial ; la puissance installée est d’environ 160 gigawatts (GW) en 2021 pour une production de 8 500 gigawattheures (GWh) en 2020.

Ce stockage permet de stabiliser les réseaux électriques en équilibrant production et consommation, une fonction qui est habituellement assurée par des centrales électriques à combustible ou hydroélectriques avec barrage. Il sert également à stocker des énergies intermittentes, solaire ou éolien, ainsi, en France, que l’énergie nucléaire produite la nuit. EDF (Électricité de France) exploite six stockages STEP (stations de transfert d’énergie par pompage), construits dans les années 1970, d’une puissance totale de 5 GW.

Une autre méthode plus confidentielle mais ancienne pour stocker l’électricité est l’air comprimé dans une caverne (l’air qui se détend est ensuite turbiné pour produire de l’électricité). La première centrale unité de stockage par air comprimé de grande taille, 290 MW pour 1,16 GWh, a été construite en 1978 à Huntorf en Allemagne.

Des modes classiques de stockage de l’énergie sur le réseau sont, depuis quelques années, complétés par le stockage sur batteries. En effet, le développement d’énergies renouvelables connectées au réseau va demander davantage de stockage pour éviter de faire appel à des productions thermiques.

Depuis 2016, on observe un développement du stockage par batteries pour le réseau électrique. Ces batteries sont aujourd’hui principalement des batteries lithium-ion [1]. Par rapport aux ...