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La capture-stockage du carbone a le vent en poupe

La capture-stockage du carbone a le vent en poupe.
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Depuis deux ans, le nombre de projets de capture et de séquestration de gaz carbonique (CCS), essentiellement géologiques, explose. Le Global CCS Institute, qui promeut la technologie, recense plus de 160 projets en développement plus ou moins avancés, en plus des 30 qui fonctionnent déjà. Mais, visiblement, beaucoup de projets du début des années 2010 ont été abandonnés notamment en raison des coûts et du manque d’acceptabilité sociale. En sera-t-il de même pour les projets actuels ?

Projets d’installation de transport et stockage par capacité de capture du CO2 en Mtpa (millions de tonnes par an)

Projets d’installation de transport et stockage par capacité de capture du CO2 en Mtpa (millions de tonnes par an).

Source : « Global Status of CCS », in 2022 Status Report, Global CCS Institute, 2022.

Le stockage du CO2 a historiquement consisté à injecter ce gaz dans des puits de gaz naturel et de pétrole pour améliorer le taux de récupération de ces puits (EOR / Enhanced Oil Recovery). Le CO2 reste stocké dans le puits vidé, même si ce n’est pas le principal objectif de l’opération. L’une des premières installations, en 1972, récupérait le CO2 d’usines de traitement de gaz naturel, à Val Verde au Texas, pour l’amener jusqu’aux champs pétroliers de la région. C’est le principal mode de stockage de carbone capturé jusqu’à aujourd’hui. Les 30 installations en activité dans le monde capturent un peu plus de 42 millions de tonnes de CO2 par an (à comparer aux 43 milliards de tonnes que l’humanité émet annuellement), dont la moitié aux États-Unis ; les trois quarts du CO2 stocké servent à optimiser la production d’hydrocarbures. Les autres lieux de stockage du dioxyde de carbone sont les puits de pétrole, les puits de gaz vides et les aquifères salins.

Les nouveaux projets concernent davantage la capture du CO2 d’industries comme la production d’acier, d’engrais ou encore l’industrie chimique, que la récupération aidée d’hydrocarbures (EOR). Des aquifères salins aux volumes de stockage importants sont disponibles à proximité des côtes en mer du Nord et aux États-Unis, et sont aujourd’hui les principales zones de stockage du CO2 pour les nouvea...