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Où allons-nous ? Une civilisation au bord du gouffre

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 404, jan.-fév. 2015

La revue Futuribles, pionnière de l’écologie politique dans les années 1970, n’a de cesse d’attirer l’attention de ses lecteurs sur les enjeux de long terme, en tête desquels celui des limites inhérentes au modèle de développement occidental. Ce modèle, conjugué à la croissance démographique, exerce une pression croissante sur l’écosystème (consommation de ressources naturelles, pollutions en tous genres…), telle qu’au rythme observé, l’humanité pourrait ne pas y survivre sauf à modifier drastiquement et très rapidement ses modes de vie, de production et de consommation.

C’est sur cet enjeu de la survie à long terme de notre civilisation (disons à l’horizon d’une quarantaine d’années, une centaine grand maximum, ce qui n’est pas si lointain à l’échelle de l’âge de l’humanité) que se penche ici Pierre Bonnaure. « Où allons-nous ? » se demande-t-il, dressant un parallèle entre l’entrée de l’homme dans l’ère néolithique, qui marque le début de notre civilisation (sédentarisation), et son entrée dans ce qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler l’anthropocène, nouvelle époque géologique ouverte à la fin du XIXe siècle, par la révolution industrielle, dans laquelle les activités humaines « ont atteint un niveau de magnitude comparable aux phénomènes naturels ». Sommes-nous à la veille d’une grande bifurcation ou avons-nous atteint un palier sur lequel nous pourrons demeurer à la faveur d’adaptations ou innovations continues ? La lecture de cet article inclinerait plutôt à répondre que l’humanité va « dans le mur » (vers la grande bifurcation, l’effondrement…), même si l’auteur garde ouverte une petite fenêtre d’optimisme consistant à opérer une transition énergétique en rapport avec l’enjeu – donc colossale.

#Civilisation #Développement durable #Énergie #Limites à la croissance