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Compétitivité : à chacun ses responsabilités. France : le Pacte de responsabilité, la confusion des genres

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 400, mai-juin 2014

Confrontée à une crise économique et sociale persistante, la France semble incapable d’assainir ses finances publiques, de restaurer la compétitivité de ses entreprises, de repenser son modèle social, de réduire son taux de chômage endémique. Le récent virage social-démocrate de son gouvernement et la proposition, dite du «?Pacte de responsabilité », adressée aux entreprises par le président de la République sont sans doute symptomatiques d’un des maux les plus graves dont souffre, selon Jacques Bichot, le pays : la confusion des rôles et des responsabilités.

En témoigne, selon l’auteur, le fait que le bon fonctionnement du marché, qu’il s’agisse du marché de l’emploi ou de celui des biens et des services, est entravé par les interventions de l’État, lui-même incapable de mettre de l’ordre dans les fonctions qui lui sont imparties, qu’il s’agisse de ses fonctions régaliennes ou de celles de garant en dernier ressort d’un État-providence qui s’est substitué aux fonctions qui devaient être assumées par des assurances sociales collectives sur une base contributive.

Emblématique de cet imbroglio, aux yeux de Jacques Bichot, est le malentendu sur le coût du travail qui, vu par les salariés, est assimilé au salaire net alors que, du côté des employeurs, il est apprécié à l’aune du coût salarial total, l’écart entre les deux résultant du montant des cotisations sociales qui est décidé par un troisième acteur, l’État. Ne mélangeons pas les genres, clarifions les responsabilités de chacun, notamment celles des entreprises, auxquelles il incombe de définir leur stratégie en termes de compétitivité et d’emploi, et celles, distinctes, de l’État, recommande Jacques Bichot qui milite par exemple, ici, pour l’adoption d’une mesure : la mise en place de « la fiche de paie vérité ».

#Coûts salariaux #France #Politique sociale