Revue

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Bibliographie n° 235

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 235, octobre 1998

Pour la consommation, la bonne nouvelle que nous annonce Robert Rochefort vient du front du travail. C’est inattendu tant aujourd’hui le traitement dont est l’objet le travailleur (souvent surnuméraire et toujours trop cher) détonne par rapport à celui d’un consommateur, courtisé et traité comme un « hôte ». Sur quoi le directeur du CRÉDOC fonde-t-il son analyse ? Non seulement sur l’idée que les deux mondes ne peuvent se contredire (car « ce qui est bon pour le client doit aussi l’être pour le fournisseur et réciproquement »), mais surtout sur la conviction que, en sortant (certes dans la douleur) de la société salariale, s’imposera la figure emblématique de l’Entrepreneur. Lancé dans le grand bain de la concurrence, chacun apprend qu’il a désormais « la responsabilité de s’assumer sans pouvoir croire un seul instant qu’une structure s’en chargera à sa place ». La garantie à vie et collective s’évanouit. Flexibilité, externalisation, sous-traitance, intérim, éclatement du lieu du travail, décentralisation, tout converge pour que chacun justifie en permanence sa compétence et se soumette à un contrôle continu, pour qu’aussi tout s’individualise (les salaires, le temps de travail, etc.).