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Les intermittents du spectacle. Un régime d’assurance chômage avantageux et discutable

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 367, octobre 2010

La convention d’assurance chômage, entrée en vigueur en France le 1er avril 2009, arrivera à son terme le 31 décembre prochain ; elle doit donc faire l’objet d’une renégociation prévue à partir du mois de novembre. Compte tenu de la situation particulièrement dégradée de l’emploi et de l’impact éventuel sur le régime d’assurance chômage (RAC) de la réforme des retraites, cette renégociation risque de donner lieu à quelques vives controverses.
L’une d’entre elles portera sans doute sur le régime d’indemnisation très avantageux dont bénéficient les intermittents du spectacle (RIS). Ces derniers représentent, en effet, O,8 % des salariés affiliés au régime général, 3,4 % des effectifs indemnisés et 5,9 % des dé­penses du RAC. Bruno Coquet, après avoir rappelé ces données, reconnaît volontiers le dynamisme exceptionnel des industries du spectacle et le fait que celles-ci, contribuant à la culture, à l’éducation et au divertissement, sont dignes de bénéficier d’aides publiques.
Mais l’auteur dénonce ici deux aberrations : actuellement, ces aides publiques prenant la forme d’allocations chômage pèsent lourdement sur l’équilibre financier du RAC et portent préjudice aux salariés des autres secteurs d’activité ; les industries du spectacle – alors qu’elles sont très dynamiques – multiplient les emplois précaires sans vergogne en abusant du fait que les intermittents sont très avantageusement indemnisés pendant leurs périodes de chômage.
Bruno Coquet montre ainsi que le régime chômage très favorisé des intermittents représente une aide aux industries culturelles inadaptée, source d’inéquité, et qu’elle entraîne d’importants effets pervers. Ce système d’assurance atypique est nuisible, conclut-il. Mieux vaudrait le remplacer par une véritable subvention à la production culturelle.

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