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Moderniser l'État, moderniser le service public

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 287, juin 2003

Réformer l’administration est un des défis majeurs auxquels la France doit faire face en ce début du XXIe siècle si elle veut se libérer de cet excès de bureaucratie, de centralisme et de corporatisme qui la caractérise.
S’appuyant sur l’analyse de ce qui se fait dans d’autres pays européens, à l’exemple de la Grande-Bretagne et de la Suède qui ont entamé une réforme efficace de l’État, Bernard Brunhes énonce quelques facteurs de réussite. Ces pays, nous dit-il, sont partis d’une idée simple :  » un service public est un service du public « , qui s’articule autour de la relation au consommateur-citoyen et client plutôt qu’à l’usager. Il faut, nous dit-il, à la lumière des expériences étrangères réussies, changer de discours et privilégier, avant tout, l’axe de la déconcentration et de la décentralisation. Aujourd’hui, alors que le processus de production des services est de plus en plus complexe, il faut renvoyer la décision à l’échelon le plus opérationnel qui soit.
Outre ces deux grands axes d’orientation, réformer un service public c’est aussi communiquer. Communiquer par la voie hiérarchique, moteur de tout changement, mais aussi par la voie syndicale et non malgré elle. Quant à la communication directe, interne et externe, elle doit savoir transmettre des messages, enregistrer des voeux et ne pas redoubler de prudence de peur de mécontenter les fonctionnaires.
Au-delà de ces recommandations, l’évolution des fonctionnements politico-administratifs, en Europe, appelle une nouvelle gouvernance publique. Parmi les changements souhaitables, Bernard Brunhes insiste sur l’importance de multiplier, d’une part, les coopérations entre responsables publics et entrepreneurs privés, et d’autre part, les interactions entre les différents acteurs concernés, convaincu que l’administration ne peut plus décider ni ne doit plus gouverner seule ; l’importance également de construire collectivement et démocratiquement de nouvelles règles du jeu et, enfin, de développer le monde associatif face aux exigences de consumérisme et de développement durable.

#Administration publique #État #Réforme administrative