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Enron : l'épopée et la faillite

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 276, juin 2002

Voici remarquablement exposées l’épopée et la faillite d’Enron, comment l’entreprise a pu fonder sur la libéralisation du marché de l’énergie sa formidable croissance, mentir, tromper et trahir tous ses partenaires jusqu’à la faillite totale.
Jean-Marie Chevalier montre comment Enron s’est développée grâce à son exceptionnelle  » intelligence économique de l’arbitrage « , ou l’art et l’ambition de devenir, grâce à des montages juridiques et financiers très complexes, le pourvoyeur le plus efficace d’énergie aux États-Unis et dans le monde. Il resitue ce phénomène au sein du contexte plus large de démantèlement des monopoles publics et explique comment, faisant preuve d’imagination et d’innovation permanente, l’entreprise a réussi à s’imposer à l’intersection de tous les marchés, réels et virtuels.
Mais l’auteur souligne aussi les dangers d’un tel montage reposant sur une bonne combinaison entre des actifs physiques de production, de transport, de stockage et un savoir-faire commercial, financier et juridique exploité sans scrupules, au prix de compromissions, de dissimulations et de corruptions invraisemblables.  » Le mode de gouvernement d’entreprise mis en place par Enron était intrinsèquement mauvais depuis le début  » écrit-il, en dénonçant l’absence de contre-pouvoirs, l’abus de confiance et les escroqueries extravagantes des dirigeants…
 » Le capitalisme, écrit encore Jean-Marie Chevalier, a toujours été un mouvement permanent de création-destruction. Mais l’affaire Enron n’est cependant pas une faillite comme une autre.  » Elle révèle la nécessité de repenser le capitalisme et l’économie mondiale tout entière.

#Capitalisme #Entreprises