Le passage d’un modèle familial traditionnel, axé sur le respect des statuts et des normes préétablies, à un modèle ouvert, plus » contractuel » dans lequel les individus agissent en fonction de leurs désirs sur la base de règles négociables et révocables (en bref, la précarité de la famille) est-il une source de fragilité pour les enfants privés de repères et donc plus enclins désormais aux comportements délinquants ?
Non, répond en substance Vincent Tournier, les relations parents/enfants sont bien plus déterminantes que la composition des familles : leur proximité affective mais, plus encore, le niveau de contrôle parental. Et celui-ci n’est pas corrélé aux catégories sociales (quoique l’incidence du milieu urbain ne soit pas négligeable) mais bien plus au niveau d’éducation et, davantage encore, aux valeurs des parents.
Peut-on dès lors imputer l’accroissement de la délinquance au laxisme des parents soixante-huitards ? Peut-être, reconnaît l’auteur, mais les choses sont en train d’évoluer. Contrairement à une regrettable tradition française, il est urgent de reconnaître la responsabilité éducative des parents et, tablant sur l’élévation de leur niveau d’éducation, possible d’espérer les voir désormais mieux assurer que par le passé leur rôle essentiel.
Parents, êtes-vous responsables ? Le rôle de la famille dans la délinquance des jeunes, résultats d'un enquête sur la délinquance "autodéclarée"
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 274, avril 2002
