Revue

Revue

La place de l'École dans l'économie en France

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 267, septembre 2001

Utilisant la métaphore de la peinture, Jean-Michel Saussois nous propose, à grands traits de pinceau, trois fresques s’efforçant de représenter le rôle de l’École dans l’économie et la société : les deux premières sont rétrospectives (durant les Trente Glorieuses puis les  » Trente Piteuses « ), la troisième est plus prospective, à partir du développement de ce qu’il est convenu d’appeler l’économie du savoir.
À travers ce cheminement historique, est notamment analysée l’interaction dynamique entre les missions assignées à l’École et la transformation des priorités et des modalités de régulation économique et sociale. Ainsi, de l’après-guerre à la fin des années 1960, peut-on observer la cohérence entre le modèle de l’élitisme républicain et le compromis fordiste d’organisation de la production industrielle. Durant les 30 années suivantes, qui se caractérisent par le processus de mondialisation et le poids croissant de la régulation par le marché, les nouvelles formes de concurrence déstabilisent à la fois le compromis fordiste et le rôle crucial de l’École dans le processus de mobilité sociale ascendante, ainsi que le lien étroit entre diplôme, qualification et rémunération. Si le diplôme devient plus que jamais nécessaire, il est de moins en moins souvent suffisant pour assurer cette mobilité sociale. D’où une crise de confiance à l’égard de l’École, dont on attend pourtant toujours davantage. Le développement actuel de l’économie du savoir requiert de nouvelles compétences, dont certaines ne peuvent être acquises et évaluées qu’en situation professionnelle, et suscite l’émergence de nouveaux marchés de la connaissance qui impliquent que l’École redéfinisse sa spécificité et transforme ses modes de fonctionnement.

#Aspects économiques #Éducation. Formation