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Protestantisme évangélique et pentecôtiste

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 260, janvier 2001

Ces dernières décennies, nous dit Jean-Paul Willaime, ont été marquées par la progression d’un christianisme de conversion qui insiste sur l’engagement religieux personnel de chacun. Ces nouvelles pratiques religieuses de sensibilité protestante ont été marquées, entre autres, par le développement du protestantisme évangélique et du pentecôtisme.
Cet essor important, considéré comme la principale transnationalisation religieuse du XXe siècle touche aussi bien l’Europe, l’Amérique latine, l’Afrique que l’Asie. Jean-Paul Willaime nous livre quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Ainsi, cette nouvelle forme militante de christianisme concerne 20 millions d’Américains, 10 % de la population sud-américaine, 25 % de la population sud-coréenne, sans oublier le continent africain. Quant à l’Europe, les évangéliques et les pentecôtistes représentent un tiers des protestants français, pas loin de deux tiers des protestants belges, et on dénombre plus de pentecôtistes que de protestants membres de l’Église protestante traditionnelle en Italie.
L’identité religieuse de ces protestants pieux et orthodoxes est celle du  » converti  » qui place toute sa vie sous l’autorité de Dieu, souligne la responsabilité individuelle et l’efficacité immédiate et concrète de l’action divine. À travers la moralisation du comportement, ces communautés évangéliques remplissent une fonction de protection et d’encadrement vis-à-vis de populations précarisées et fragilisées en leur offrant une nouvelle forme de solidarité à base religieuse ; ces communautés attirent aussi de plus en plus les classes moyennes. Elles exercent des fonctions économiques de redistribution, et favorisent l’ascension sociale par l’accès à des responsabilités collectives.

#Religion #Système de valeurs