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Technosphère vs écosphère. Choix technologiques et menaces environnementales :signaux faibles, controverses et décisions

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 251, mars 2000

De plus en plus rapides sont les progrès des sciences et des technologies débouchant, effectivement et potentiellement, sur des applications fort diverses porteuses, aux plans social, économique, écologique, et d’espoirs et de risques qui exigent un dépistage précoce. Un tel dépistage peut reposer sur l’identification de « signaux faibles » auxquels souvent les prospectivistes se réfèrent et qui se trouvent ici définis, non sans que les auteurs nous préviennent qu’ils peuvent être controversés et qu’il est alors utile qu’ils fassent l’objet d’une concertation élargie, voire d’une gestion collective, d’une « gouvernance concertative ».
L’article de Sylvie Faucheux et Martin O’Connor rend compte d’abord de plusieurs controverses récentes suscitées par des menaces environnementales avérées ou potentielles, liées à des choix technologiques effectués de manière plus ou moins démocratique: Seveso, la couche d’ozone, les pluies acides, la « vache folle », les déchets radioactifs, les organismes génétiquement modifiés. Ils montrent, chaque fois, quels sont les signaux précurseurs (faibles) qui auraient pu être pris en considération dans la décision.
Reconnaissant toutefois que beaucoup de décisions doivent être prises en l’absence de certitude scientifique absolue, ils soulignent la nécessité de développer des procédures et instances de concertation rassemblant des experts d’opinions différentes et des acteurs représentatifs de points de vue également différents. Ils indiquent que de telles procédures de concertation sont aujourd’hui indispensables et qu’elles préfigurent sans doute la nécessaire émergence de formes nouvelles de « gouvernance concertative ».
Ils dressent enfin un bilan des expériences récentes de concertation ainsi engagées, par exemple au travers des « conférences de consensus » et des « jurys de citoyens », mais aussi, à un niveau plus général, au travers des programmes de « foresight » développés dans plusieurs pays. Expériences qui, à leurs yeux, pourraient préfigurer les formes que pourrait prendre la gouvernance dans un contexte d’incertitudes, et donc de controverses, croissantes.

#Environnement #Risques