Revue

Revue

Où va l'espace ?

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 248, décembre 1999

L’avènement du nouvel ordre mondial impose une remise en cause de la politique spatiale, dans ses objectifs comme dans les moyens mis en oeuvre pour la poursuivre.
En effet, souligne Pierre Bonnaure, une nouvelle stratégie est à inventer, non plus fondée sur les impératifs dictés par la bipolarisation mais sur la mondialisation, synonyme de coopérations nouvelles, de regroupements tous azimuts et de concurrence commerciale féroce. Une stratégie qui tienne compte des réalités budgétaires et commerciales: les industries privées prenant le relais des États, incapables de consacrer les sommes d’hier à l’aventure spatiale, désormais dénuée de ses enjeux militaires, la rentabilité est le critère de lancement de nouveaux projets. Sont ainsi délaissées les ambitions peu rentables, telle l’exploration de l’espace lointain, au profit de marchés porteurs, principalement liés aux satellites de télécommunication. Autant dire que l’heure est moins aux investissements en recherche et développement, ou aux programmes spatiaux prestigieux mais qui ne répondent pas à une demande commerciale, qu’à la réduction des coûts.
S’imposer sur le marché sans renoncer à l’innovation technologique indispensable pour rester dans la course: tel est le défi que, prévient Pierre Bonnaure, Arianespace devra relever pour permettre à l’Europe, doublement handicapée par une introuvable défense commune et par un budget consacré à l’espace dix fois moindre que celui des États-Unis, d’être un acteur à part entière de la conquête de l’espace.

#Techniques spatiales #Union européenne