L'économie des Länder est-allemands : une trajectoire originale

Voici neuf ans s’effondrait le mur de Berlin ouvrant la voie à l’unification allemande qui, aux yeux de certains, allait préfigurer à son échelle le défi que constituerait l’élargissement de l’Union européenne aux pays d’Europe centrale et orientale (PECO). Si l’analogie est contestable, le défi en tout cas était considérable en termes politique, économique et social : les Länder de l’Est seraient-ils condamnés à demeurer la périphérie arriérée – le Mezzogiorno – de la puissante Allemagne, ou allaient-ils au contraire, être promus – immense chantier – au rang des régions les plus modernes d’Europe ?
Neuf ans plus tard, au terme du règne de Helmut Kohl, Rémi Lallement dresse le bilan d’un redressement qu’il juge en demi-teinte, les Länder de l’est ayant partiellement comblé leur retard sans pour autant avoir surmonté tous leurs handicaps. Il s’en explique ici en montrant quels efforts ont pu être accomplis et quels sont les défis majeurs qu’il convient encore de relever.
Mais, ajoute l’auteur, d’une part la conjoncture allemande n’est actuellement guère favorable à la poursuite, à pas accéléré, du rattrapage, d’autre part il apparaît que les Länder de l’Est s’orientent vers un modèle sensiblement différent de celui qui permet à ceux de l’ouest d’incarner le fameux modèle rhénan. Ni rattrapage, ni Mezzogiorno, les Länder de l’Est qui, au demeurant sont fort divers, pourraient – du moins certains d’entre eux – acquérir un rôle moteur original à la charnière de l’Ouest et de l’Est.
H.J.