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Japon : le marché du hasard

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 231, mai 1998

Le Japon reste, avec les États-Unis et le Royaume-Uni, un des pays industrialisés où l’on travaille le plus. Mais l’industrie des loisirs néanmoins y est particulièrement développée puisqu’elle représente 17 % du PNB et 28 % de la dépense finale des ménages (contre seulement 6 % en France). Au sein de celle-ci, les jeux de hasard jouent un rôle fondamental, particulièrement le pachinko qui, à lui seul, représente 1,4 fois le chiffre d’affaires de l’industrie automobile nippone…
Thierry Ribault livre ici une analyse socio-économique de cette activité qu’il estime très représentative du secteur des services marchands modernes : très capitalistiques et à forte productivité tout en étant néanmoins pourvoyeurs d’emplois en grand nombre compte tenu de l’indispensable maillage étroit du territoire.
Il montre les stratégies d’offre très subtiles des entreprises du secteur, comment elles s’articulent avec le contexte socio-économique et la demande de jeux de hasard. Il décrit brièvement l’attitude conciliante des pouvoirs publics et celle, plus réticente, des milieux financiers à l’égard d’une activité dont l’essor est important.
Au moment où l’on dénonce le déficit d’emplois dans le commerce, particulièrement en France (cf. la note de Thomas Piketty à la Fondation Saint-Simon – voir pages 91 et suivantes – et les régulières mises en garde contre les licenciements massifs qui pourraient intervenir dans le secteur bancaire), la question qui vient à l’esprit est évidemment de savoir si les jeux de hasard sont une spécificité japonaise ou un secteur réellement porteur d’avenir pour tous les pays industrialisés.
H.J.

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