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L'économie de service et la gestion du risque

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 148, novembre 1990

Si la richesse des nations dépendait, durant l’ère industrielle, essentiellement de la transformation de matières premières en produits, elle dépend désormais de plus en plus de la production de services. Mais ceux-ci ne se développent pas en opposition avec l’industrie. Au contraire, ils s’incorporent de plus en plus dans les produits au niveau de la conception, de la production, de la distribution et de l’usage…
La notion de valeur, du même coup, se modifie pour se mesurer non plus à l’aune des seuls coûts de production des biens mais aussi à celle de leurs performances et de leur usage, qui lui-même implique une croissance des services (entretien, apprentissage…). On n’achète plus des objets, dit O. Giarini, mais des systèmes de plus en plus complexes et… vulnérables.
Aux côtés du risque traditionnel d’entrepreneur apparaît en conséquence une nouvelle classe de risques, que l’auteur qualifie de  » risques purs « , liée à la montée des incertitudes, par essence liées à la complexité des systèmes et à l’amplitude croissante des risques à mesure que leurs conséquences inévitablement s’enchaînent.
Loin toutefois d’exercer un effet purement négatif, ce risque, cette incertitude, deviennent moteur de progrès, le  » développement social et économique moderne ne dépendent pas tellement de la réalisation d’objectifs parfaitement déterminés et sûrs mais plutôt du développement d’activités créatrices dans un monde où l’incertitude, la probabilité et le risque sont un fait et fournissent des opportunités et des choix réels « , bref, dans lequel le désordre seul est créateur.

#Sciences économiques #Secteur tertiaire #Société post-industrielle #Travail