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L'évolution des qualifications professionnelles

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 168, septembre 1992

L’évolution à long terme de l’emploi, en volume et plus encore en termes de qualifications, constitue sans doute un des questions majeures sur lesquelles les avis sont les plus controversés. Au-delà d’affirmations aussi péremptoires que sujettes à caution, la prévision en l’espèce est particulièrement ardue en raison notamment de la multitude de facteurs à prendre en compte.
Selon Olivier Bertrand, deux variables toutefois jouent un rôle particulièrement déterminant :
– l’intensification de la concurrence au niveau mondial et l’émergence subséquente de nouvelle exigences quant à la nature, la qualité et le prix des produits et des services ;
– l’essor des nouvelles technologies et particulièrement de l’ informatique qui – même en l’absence de déterminisme technologique – induit une transformation radicale des process et des produits.
Nous assistons en conséquence au développement de formes d’entreprises et d’organisations radicalement nouvelles, aussi bien dans les secteurs industriels que tertiaire, qui doivent répondre à des exigences nouvelles, de souplesse, de décentralisation, de décloisonnement et d’élargissement des tâches en même temps que de spécialisation plus poussée et de travail en équipe.
Examinant ensuite l’évolution du volume de la population active par groupes de professions, O. Bertrand expose les changements observés et prévisibles de l’emploi par catégories socio-professionnelles, ceux-ci révélant une augmentation de la part des cadres et une baisse relative de la part des ouvriers non qualifiés.
Le contenu des emplois, souligne-t-il toutefois, tend lui-même à se modifier, s’accompagnant certes de l’apparition de nouveaux métiers, mais surtout d’une transformation progressive des métiers, existant qui exigent de nouvelles compétences, non seulement en termes de savoirs et de savoir-vivre, mais aussi de savoir-être, donc de comportements.
L’auteur insiste sur rôle irremplaçable de l’homme dans l’appareil de production, mais montre l’ampleur de l’effort d’innovation et d’adaptation à entreprendre, notamment au travers des processus d’éducation et de formation, mais aussi des progrès à accomplir en termes de gestion prévisionnelle des emplois et des ressources humaines.

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