Revue

Revue

Djihad vs. Mcworld. Mondialisation, tribalisme et démocratie

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 170, novembre 1992

L’État n’est plus ! Vive le monde, vive la tribu ! Tel est le constat que dresse en substance Benjamin R. Barber qui souligne le développement simultané de deux tendances apparemment contradictoires :
– l’une liée à la mondialisation des échanges, à la prise des conscience que nous ne formons qu’une  » seule terre  » dont les ressources sont rares et l’éco-système fragile, à la montée des interdépendances, à l’ère de l’information et la communication globale, à l’avènement de l’économie planétaire et à l’uniformisation des comportements;
– l’autre liée à la montée des revendications identitaires, à la désintégration de l’État sous l’effet d’un repli de chacun sur ses traditions, sa religion, sa langue, sa tribu, les unes s’opposant aux autres au travers des conflits de plus en plus nombreux.
Ayant analysé ces facteurs d’unité plus grande et ces phénomènes de repli sur soi, cette tendance, apparemment contradictoire à être de plus en plus  » citoyen du monde  » et à s’opposer au travers de conflits tribaux, l’auteur montre que la mondialisation (McWorld), tout comme la résurgence des nationalités (Djihad) menacent la démocratie en raison du déclin des institutions politiques traditionnelles, fondées sur le principe de l’État souverain dont le pouvoir est désormais entamé par le sommet comme par la base. Et plus gravement encore, par l’absence d’une culture politique permettant à l’individu-citoyen de jouer pleinement son rôle.
B.R. Barber dénonce ici les dangers inhérents au développement d’une technocratie mondiale comme ceux d’un intégrisme culturel ou religieux et explore – au travers de la formule confédérale – comment concilier l’unité et la diversité pour éviter la banalisation ou la balkanisation qui toutes deux menacent la planète.

#Commerce international #Démocratie #Nationalisme