Population de la France. Chronique d'une implosion annoncée

Très répandue est l’idée que « la transition démographique » se traduirait par le passage d’une situation d’équilibre démographique marquée par une forte fécondité et une mortalité précoce à une autre situation d’équilibre, cette fois marquée par une faible fécondité et une mortalité tardive. De là à considérer que la fécondité remontera spontanément pour se stabiliser tout juste au niveau nécessaire pour assurer le strict renouvellement des générations, il y a un pas que refuse de franchir l’auteur qui observe que le niveau de fécondité en France, comme d’ailleurs dans presque tous les pays industrialisés, est tombé nettement en deçà et que rien ne permet d’affirmer qu’il remontera de lui-même.
Au contraire, nous dit l’auteur, le vieillissement démographique sera de plus en plus prononcé : la proportion de personnes âgées dans la population totale – et a fortiori dans l’électorat – ne cessera d’augmenter, ceci induisant des arbitrages politiques et budgétaires au profit des plus âgés et au détriment des plus jeunes et de leur fécondité. En d’autres termes, le vieillissement démographique concourt au déclin de la fécondité qui, à son tour, contribue à l’amplifier.
L’auteur plaide donc pour une politique volontariste de redistribution en faveur des familles, faute de quoi, dit-il en substance, au-delà de son vieillissement, la population française serait vouée à disparaître. Mais, attention, nous avertit-il, plus nous tarderons à adopter une telle politique, plus elle sera impopulaire et se devra d’être énergique …
L’analyse porte ici sur la population de la France. Elle vaut cependant tout autant pour tous les pays qui n’assurant plus le renouvellement des générations – et ne palliant pas leur déficit de naissances par l’apport de populations immigrées – sont sur la voie de l’implosion annoncée.