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La micro-électronique, menace pour l'emploi ?

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 175, avril 1993

Qui ne se souvient des prévisions établies voici quinze ans sur l’essor de la micro-électronique et les destructions massives d’emplois qu’entraîneraient ses applications ? Alors qu’en effet l’appareil productif a recouru de plus en plus à cette nouvelle technologie et à ses diverses applications, le chômage dans la plupart des pays industrialisés, et singulièrement en France, n’a cessé d’augmenter. Y aurait-il donc bien un lien de cause à effet tel que l’on pourrait en déduire que le chômage résulte du progrès technique ?
Des enquêtes empiriques, hélas insuffisamment nombreuses, ont été réalisées tout au long de la décennie écoulée pour essayer de mesurer l’impact direct et l’impact indirect de l’introduction de la micro-électronique sur l’emploi. Parmi elles, figurent quatre enquêtes menées par le Policy Studies Institute (PSI) de Londres auprès des entreprises industrielles britanniques.
Cet article rend compte des résultats de ces enquêtes qui, en substance, montrent que les destructions d’emploi directement et indirectement liées à l’usage de la micro-électronique, auraient été bien inférieures aux prévisions et à celles survenues dans les firmes n’ayant pas eu recours à cette technologie, que l’effet essentiel tient au demeurant à la substitution d’emplois par type de qualification.
Que les entreprises les plus avancées au plan technologique, au travers d’un cercle vertueux productivité-investissement-emploi, aient mieux préservé l’emploi que les autres, n’est sans doute guère surprenant. Mais l’étude du PSI a toutefois le grand mérite de montrer, sur la base d’études approfondies, que la micro-électronique ne saurait être tenue pour responsable, comme on le craignait, de massives destructions d’emplois. N’oublions pas cependant que la micro-électronique et les autres nouvelles technologies sont encore loin d’être arrivées à maturité.

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