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Où vont les régimes obligatoires de protection vieillesse ?

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 179, septembre 1993

Tous les pays industrialisés sont – et seront encore davantage au cours des prochaines décennies – victimes d’un vieillissement démographique rapide et irréversible se traduisant par une croissance importante du nombre de retraités et de leur proportion par rapport à la population totale. Ce phénomène risque – toutes choses égales par ailleurs – de se traduire, notamment dans les pays d’Europe de l’Ouest jouissant de systèmes de protection sociale particulièrement développés, par une augmentation insupportable des dépenses liées aux pensions de vieillesse (et à l’assurance maladie).
Les régimes de pension obligatoires, en particulier, risquent de voir leurs dépenses augmenter bien plus rapidement que leurs recettes, éminemment dépendantes d’une croissance économique et d’un volume d’emplois par trop faibles. D’où un déséquilibre tendanciel inquiétant, d’une part entre le nombre de cotisants et celui des allocataires, d’autre part entre les ressources des régimes de pension (cotisations et recettes fiscales) et leurs dépenses (les pensions).
Ce problème désormais bien connu a généré une légitime inquiétude quant à l’avenir des régimes de retraite par répartition et fait le bonheur des partisans (notamment assureurs et banquiers) des régimes de capitalisation. L’opposition entre ces deux systèmes, nous explique A. Babeau, est partiellement factice, mais il est probable en effet que les pensions des régimes obligatoires iront diminuant, les individus étant alors de plus en plus amenés à s’assurer un complément de retraite en souscrivant des assurances facultatives. Ce recours à la capitalisation, qui peut au demeurant prendre des formes bien différentes, amènera cependant à dissocier de plus en plus une retraite « plancher » reposant sur le principe de la solidarité nationale ou professionnelle et une retraite supplémentaire fondée sur la libre adhésion des intéressés, qui dans un cas comme dans l’autre, devront de plus en plus supporter le risque par eux-mêmes.

#Europe occidentale #Retraite #Vieillissement de la population