Union européenne : quatre scénarios à l'horizon 2010

Après avoir brièvement rappelé quels sont les défis auxquels l’Europe communautaire est confrontée, E. Fontela décrit quatre scénarios d’évolution possible pour l’Union Européenne à l’horizon 2010.
Le premier scénario qualifié de « scénario-plan » correspond à la politique adoptée à Maastricht dans un climat alors de grand optimisme, qui implique un processus accéléré d’intégration unitaire qui, selon l’auteur, comporte des exigences telles que, compte tenu de la conjoncture, celles-ci ne pourront se réaliser qu’entre un nombre très réduit de pays.
Puisque ce « scénario-plan » n’apparaît en conséquence guère réaliste, mais est susceptible d’engendrer d’importants effets pervers, E. Fontela développe trois scénarios alternatifs :
– Le premier, inspiré du bon sens, impliquerait que l’on achève d’abord l’union économique, objectif qui est encore loin d’être atteint, le pari étant que de celle-ci on passera, certes plus lentement, mais plus sûrement, à l’union monétaire.
– Le second, inspiré principalement du souci de maintenir entre les États membres une plus grande cohésion, impliquerait que ceux-ci développent sans tarder des relations privilégiées avec les pays d’Europe centrale et ceux du sud et de l’est de la Méditerranée.
– Enfin, le troisième oppose à la tendance vers une uniformisation européenne, la préservation de la diversité des cultures, des modes de vie, des institutions. Il décrit un processus d’édification européenne fondé non sur l’intégration mais sur le polycentrisme.
Deux enseignements majeurs se dégagent de ce papier : l’ampleur des dangers inhérents à une marche à pas forcés vers l’union monétaire, les risques qu’impliquerait une politique entièrement axée sur la compétitivité au détriment inéluctable de l’indispensable cohésion.