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Épidémiologie du SIDA et avenir de la population africaine

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 194, janvier 1995

La qualité des prévisions dépend à l’évidence de celle des connaissances épidémiologiques dont on dispose aujourd’hui. Or, nous dit P. Festy, si l’on connaît relativement bien l’évolution du nombre des malades atteints du SIDA (nonobstant les changements introduits dans la définition de la maladie qui nous empêchent de disposer de séries statistiques longues), il est autrement plus difficile de connaître, et a fortiori de prévoir, le nombre de séropositifs et de savoir quelle est la proportion de ceux qui développeront la maladie et à quelle échéance.
Malgré cet avertissement, l’auteur discerne un reflux de la pandémie dans les pays industrialisés (notamment par extinction progressive de la population à risque). Par contre, nous dit-il, les perspectives à long terme en Afrique sont fortement sujettes à caution parce que le mode de contamination y est différent.
Selon une projection établie par les Nations Unies, il semblerait que l’impact de l’épidémie serait particulièrement sensible sur la mortalité (l’accroissement de l’espérance de vie prévisible en l’absence de SIDA se trouverait nettement réduit par le développement de celui-ci), alors qu’il demeurerait très marginal sur la fécondité de sorte que, somme toute, l’incidence globale sur le volume et la structure par âge de la population africaine demeurerait néanmoins mineure.
Mais, précise P. Festy, cette projection est éminemment dépendante de la validité des hypothèses qui sont calquées sur le modèle occidental de la propagation. En réalité, on peut prévoir que la maladie se résorbera d’elle-même aussi bien que prédire qu’une proportion croissante de la population sera contaminée entraînant un recul durable de la population africaine, voire son extinction !

#Afrique #Démographie #Prévision (étude de cas) #SIDA