Revue

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Infrastructures ouest-africaines

À l’instar des capitaux et des ressources humaines, les infrastructures contribuent au développement économique et social. Cela explique l’intérêt des pays ouest-africains pour la fourniture d’infrastructures : en comparaison des pays émergents ou avancés, les États ouest-africains ne disposent pas de niveaux d’équipement satisfaisants. Si des zones d’ombre persistent sur les stratégies d’investissement, les choix technologiques et les modèles économiques qui président à la fourniture des infrastructures ouest-africaines, la diversification des financements et la poursuite des investissements laissent présager de nombreux progrès. Rassurante, cette assertion ne suffit pourtant pas à masquer certains questionnements.

Comment anticiper les progrès ? Est-ce imaginable qu’à l’horizon 2030, les cibles des Objectifs de développement durable (ODD) – l’accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable (Objectif 7), et la mise en place d’une infrastructure de qualité, fiable, durable et résiliente, y compris une infrastructure régionale et transfrontalière (Objectif 9) – soient atteintes ? Quels seront les moyens nécessaires et mobilisés pour fournir les infrastructures dans un contexte d’incertitude relative sur l’évolution de l’aide publique au développement ? Ces infrastructures seront-elles suffisamment compétitives pour soutenir la transformation structurelle des économies que les États ouest-africains projettent ? Le déploiement des infrastructures permettra-t-il réellement de désenclaver certaines régions et d’améliorer les conditions de vie des plus vulnérables ?

L’objet de ce diagnostic prospectif est d’analyser, pour les pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) individuellement et pour la sous-région, appréhendée comme une zone d’intégration économique, les changements envisageables et les déterminants possibles des transformations en cours, dans le domaine des infrastructures énergétiques, numériques, et dans le secteur du transport.

La réalisation de ce diagnostic a dû tenir compte de l’hétérogénéité des données disponibles et de leur ancienneté. Alors que des éléments récents existent pour documenter le champ énergétique, les données sur le transport sont plus anciennes et datent de 2009. Pour le numérique, nous disposons de données actualisées, mais les développements technologiques et les ruptures possibles après 2025, dans un environnement qui évolue très rapidement, permettent difficilement de spéculer solidement au-delà de 2025.

#Afrique #Infrastructure des transports #Sahel #Télécommunications