S’il est un paradoxe aujourd’hui, c’est bien celui que pointe Frédéric Encel dans son dernier ouvrage, Les Voies de la puissance : d’un côté, l’effondrement des conditions de vie risque d’être tel, à l’avenir, que la course à la puissance apparaîtra dérisoire ; de l’autre, la puissance, dont le principal attribut est la détention d’une force militaire dissuasive crédible, demeure seule garante de souveraineté et de capacité d’influence.
Concept central en géopolitique, « conjugaison évolutive de facteurs », la puissance méritait donc l’éclairage d’un spécialiste des relations internationales pour en appréhender les subtilités, analyser les conditions pour y prétendre et les moyens pour l’exercer. Avec pédagogie, étayant ses propos d’une multitude d’exemples puisés dans l’histoire contemporaine ou plus ancienne, Frédéric Encel envisage les voies de la puissance sous tous ses aspects, au risque de rappeler l’évidence, mais aussi en déconstruisant les idées fausses ou en insistant sur des dimensions négligées.
Personne ne doute qu’une force armée, de qualité humaine et matérielle, et dotée d’importantes capacités de projection,...
