Revue

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L’Inhibition au service de l’intelligence. Penser contre soi-même

Analyse de livre

HOUDÉ Olivier, « L’Inhibition au service de l’intelligence. Penser contre soi-même », Presses universitaires de France, mars 2020, 182 p.

Neurosciences et intelligence artificielle sont-elles appelées à devenir l’alpha et l’oméga des pratiques éducatives des prochaines décennies ? C’est en tout état de cause ce que beaucoup de publications laissent entendre aujourd’hui et les récents appels d’offres ministériels pour concevoir des robots conversationnels dans l’enseignement des langues ne démentent pas cette tendance. Pourtant, « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » nous a enseigné Rabelais. Ainsi, parallèlement à une approche purement scientifique, voire scientiste, de l’éducation se développe une école de pensée intégrative, la neuroéducation, mobilisant les psychologies à la fois cognitive, sociale et émotionnelle pour penser l’acte d’enseigner. C’est dans cet esprit qu’Olivier Houdé traite ici d’une caractéristique du cerveau humain, celle de cette fonction exécutive essentielle qu’est l’inhibition. Car, assurément, l’inhibition est un facteur déterminant du fonctionnement de l’intelligence humaine. Tel est l’argument central de ce chercheur, administrateur de l’Institut u...