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La Tyrannie du court terme. Quels futurs possibles à l’ère de l’anthropocène ?

Analyse de livre

Deux mois à peine après la sortie de cet ouvrage, force est de constater que les événements ont confirmé la tyrannie croissante du court terme. C’est ainsi que le président de la première puissance mondiale multiplie les attaques contre les organismes multilatéraux qui s’efforcent de mettre un peu d’ordre et de vision longue dans les affaires humaines (commerce, migrations, sécurité) et planétaires (changement climatique, biodiversité) ; dans le reste du monde, fort peu de pays, parmi les 195 qui ont signé les accords de Paris de 2015, se soucient de modérer leurs émissions de gaz à effet de serre ; en Europe, plusieurs gouvernements ne songent qu’à ériger des murailles contre les migrations, refusant de voir que le problème est de bloquer les flux à la source en créant un milliard d’emplois dans les pays à forte natalité et en retard de développement ; en Italie et en France, un populisme survolté par les réseaux sociaux force les gouvernements à distribuer, dans l’urgence, des richesses qui n’ont pas encore été créées.

SIMONIN Jean-François, « La Tyrannie du court terme. Quels futurs possibles à l’ère de l’anthropocène ? », éditions Utopia, octobre 2018, 240 p.

La Tyrannie du court terme de Jean-François Simonin synthétise diverses conférences données sur ce thème par l’auteur. L’ouvrage est organisé en trois parties. La première cherche à extraire de l’histoire universelle du temps les raisons de l’emballement actuel des activités humaines, au point de menacer l’écosystème. Schématiquement, notre ancêtre chasseur-cueilleur aurait vécu sa brève existence, pendant des millénaires, au rythme des jours et des nuits, sans trop s’interroger sur l’avenir. Avec la sédentarisation, l’agriculture et les premiers échanges, le temps s’est organisé...