Revue

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Penser global. L’humain et son univers

Analyse de livre

Les débats sur la radicalisation devraient tenir compte des avertissements qu’Edgar Morin dispense dans ses articles et son livre Penser global. Il met en garde contre les limites de la répression policière et des « dispositifs législatifs contraignant les libertés » qui, dans de « mauvaises » mains, autoriseraient « le pire arbitraire [1] ». Il faut des mesures de fond, et « éduquer à la paix pour résister à l’esprit de guerre ». Pour cela, enseignons que « la connaissance est sujette à l’incertitude et à l’erreur » car le fanatisme, forme extrême de l’esprit de guerre, est porté par « la certitude de vérité absolue, la conviction d’agir pour la plus juste cause et la volonté de détruire comme ennemis ceux qui s’opposent à lui […] ceux qui font partie d’une communauté jugée perverse ou néfaste, voire les incrédules (réputés impies). »

Trois constantes de tous les fanatismes

MORIN Edgar, « Penser global. L’humain et son univers », Robert Laffont, septembre 2015, 180 p.

« Le fanatisme a partout et toujours une structure mentale » comportant les trois modes pervers de connaissance « indispensables à la formation de tout fanatisme : le réductionnisme, le manichéisme, la réification ». L’École doit et peut les déraciner.

Le réductionnisme fait juger une personne d’après quelques traits superficiels et la réduit « au pire d’elle-même ». « Le mani...