Revue

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Les Nourritures. Philosophie du corps politique

Analyse de livre

Pourquoi les enjeux du développement durable et de l’agro-écologie, la question du bien-être animal ou la préservation de la saine alimentation ont-ils autant de mal à entrer dans le champ des délibérations démocratiques ? Pourquoi la transformation des rapports de l’homme avec la nature ou avec les autres espèces vivantes contribue-t-elle si peu à l’évolution de nos modalités de gouvernance et de nos processus de prise de décision ? Que faire pour que les éthiques environnementales, élaborées au fil des décennies, pénètrent vraiment les institutions et les débats politiques ? Telles sont les principales questions auxquelles Corine Pelluchon essaie de répondre dans ce dense essai philosophique.

PELLUCHON Corine, « Les Nourritures. Philosophie du corps politique », Seuil, L’Ordre philospohique, janvier 2015, 392 p.

Il serait vain, ici, de chercher à résumer ses argumentations et constructions conceptuelles, qui visent dans une première partie (avec Husserl et surtout Levinas) à élaborer une nouvelle phénoménologie de l’existence, puis dans la seconde partie (avec Hobbes, Locke, Rousseau, Kant, Rawls), à fonder un « nouveau contrat social » et à construire une véritable démocratie écologique. On se contentera donc de souligner les linéaments et articulations de son raisonnement...