Revue

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Le nucléaire à la recherche de nouvelles filières

L’industrie nucléaire cherche à défendre sa place dans la transition énergétique, en France comme dans les pays ayant développé l’électronucléaire, alors que les coûts de construction des réacteurs de la troisième génération, celle des EPR (European Pressurized Reactors), ont fortement grimpé (notamment celui de Flamanville construit par EDF) et que les filières renouvelables (le solaire et l’éolien) montent en puissance, avec des coûts de production des kilowattheures (kWh) qui ont fortement chuté. Elle envisage une double stratégie : mettre en œuvre des solutions innovantes pour améliorer la sûreté des réacteurs, faciliter leur entretien et la recharge du combustible ; réduire les coûts de fabrication par des effets de série (une construction par « pièces détachées » des composants du réacteur).

En France, le cœur des réacteurs d’EDF est refroidi avec de l’eau pressurisée (ce sont des REP, réacteurs à eau pressurisée), leur puissance électrique est de 900 à 1 500 mégawatts (MW). Plusieurs pays envisagent ainsi la construction de réacteurs modulaires de petite et de moyenne puissance qui seraient plus sûrs et construits en série. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui évalue la sûreté des nouveaux réacteurs, a recensé, en 2020, 72 projets de construction de petits réacteurs modulaires dans 18 pays, dont beaucoup sont à l’état d’ébauche (un projet de réacteur de 30 MW est assez avancé en Argentine), et dérivés, notamment de la technique à eau pressurisée. Les marines militaires ont déjà l’expérience de bâtiments (porte-avions et sous-marins) propulsés par ...